Un concours international d’idées avait été lancé suite la violente explosion de l’entrepôt de nitrate d’ammonium du port de Beyrouth en août 2020 qui avait détruit les quartiers environnants, fait plus de 200 morts et des milliers de blessés. Une équipe de 4 jeunes architectes palestiniens a gagné ce concours international d’idées pour la reconstruction du secteur. Leur projet, “The Afternath – Productive Beirut”, met en avant la création d’espaces productifs et d’écoles professionnelles pour générer les emplois et lutter contre le chômage que l’explosion de 2020 avait exacerbé. Des logements temporaires pour les 300 000 libanais ayant perdu leur maison pourraient ensuite être transformés en logements permanents ou en lieux de travail. Des espaces publics et des marchés locaux seraient aménagés pour les habitants, la mémoire collective serait également préservée.

Les travaux pour la reconversion du Hangar J1 sur le waterfront devraient commencer début 2022. Il accueillera notamment sur ses trois niveaux un hôtel Marriott de 130 chambres, des bureaux, des commerces, un incubateur et pôle de formation aux métiers maritimes, … Le projet « J1 La Passerelle » conçu par l’architecte Bernard Reichen insistait également sur la nécessité d’une ouverture du port sur la ville. Le traitement des espaces extérieurs permettra ainsi l’accès du public sur le quai 82 qui accueillera des navires de grande plaisance. Sur le quai 84 ce sont des terrasses de restaurants qui seront aménagées, mais également une piscine installée sur une barge flottante à côté du J1. L’empreinte environnementale du nouveau J1 devrait être également réduite grâce notamment à des panneaux photovoltaïques et à la thalassothermie.

Alors que la majorité des débats autour de la décarbonation des ports se concentre sur l’hydrogène et son dérivé, l’ammoniac, on oublie qu’il existe déjà une technologie plus facile à maitriser : le méthanol. On peut le produire à partir de CO² capturé, de biomasse ou encore de déchets verts, ce qui en fait une ressource potentiellement verte. C’est la raison pour laquelle le port d’Anvers (Belgique) va mettre en service un prototype de remorqueur alimenté au méthanol. Ce test sera une première mondiale, qui permettra peut-être de décarboner ces navires au moteur très exigeant. Sur de plus grosses cylindrées, c’est Maersk qui va expérimenter le méthanol, avec le lancement en 2023 d’un porte-conteneurs de 2000 EVP -également une première mondiale.

Les villes portuaires deviennent des hubs de l’innovation, c’est ce que nous enseignent plusieurs membres de l’AIVP. À Bahia Blanca, Argentine, le Port vient de lancer le Smartport Lab et son Challenge 2021 en invitant les start-ups à présenter des solutions innovantes dans 4 domaines : l’énergie, le suivi environnemental, le traçage des petits bateaux et les technologies maritimes intelligentes. En Espagne, de nombreuses villes portuaires investissent également dans les start-ups innovantes. À Séville, le Port et l’université ont posé la première pierre d’un nouveau centre de l’innovation, le CIU3A, un investissement de 15 millions d’euros. Ailleurs en Espagne, le Fonds Ports 4.0 de Puertos del Estado encourage lui aussi l’innovation. Ainsi, le PortLab de Bilbao soutient 6 idées qui seront financées par le programme national.