Du 21 juillet au 17 août, le port de Valparaíso (Chili) implique ses habitants à travers une consultation citoyenne autour de son Plan stratégique pour la zone côtière. Une initiative portée conjointement par l’autorité portuaire, les autorités régionales et la municipalité. Les habitants sont invités à s’exprimer sur cinq projets d’aménagement du front de mer, axés sur la valorisation des espaces publics, l’accessibilité ou encore la connexion avec le tissu urbain. Accessible en ligne et en présentiel, cette démarche permet aux habitants de contribuer activement à l’élaboration d’un plan stratégique durable, en faveur d’un développement harmonieux et cohérent.

L’intégration urbaine est une priorité pour de nombreux ports espagnols. Récemment, l’autorité portuaire des Baléares (APB) a porté deux initiatives : les travaux d’intégration urbaine de l’avenue Santa Eulària et la rénovation des quais de Botafoc, où la prise en compte des mobilités douces et du paysage environnant ont embelli l’accès au site. Par ailleurs, l’autorité portuaire de Carthagène (Espagne) a également entrepris la rénovation du front de mer de Santa Lucía. Son président a annoncé un chantier de 18 mois à 7,5 millions d’euros pour transformer la zone en lieu public ouvert sur la mer. Dans un esprit similaire, l’Autorité portuaire d’Algésiras poursuit son projet de lac maritime urbain de Llano Amarillo, qui vient d’entrer dans sa troisième phase.

Les villes de Barcelone (Espagne) et Cannes (France) prennent des mesures importantes pour rendre le tourisme de croisière plus durable. À Barcelone, la Mairie et l’Autorité portuaire ont signé un accord visant à réduire à cinq le nombre de terminaux de croisières d’ici 2027, tous situés sur le quai Adossat. Le plan prévoit d’importants investissements pour améliorer la performance environnementale des terminaux et mettre en place des solutions de mobilité spécifiques, connectant mieux la ville tout en réduisant la congestion et les émissions. À Cannes, la Mairie a décidé de limiter l’accès aux navires de croisière transportant plus de 3 000 passagers, n’autorisant qu’une seule escale de ce type par jour à partir de 2026. Cette mesure vise à préserver la qualité de l’air, éviter la surfréquentation et protéger l’environnement côtier, en cohérence avec les actions d’autres ports de la Riviera comme Villefranche-sur-Mer.

Les législateurs américains ont réintroduit le Clean Shipping Act de 2025, qui confie à l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) la mise en place de normes de plus en plus strictes concernant l’intensité carbone des carburants des navires. L’objectif est d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et d’éliminer les émissions des navires dans les ports d’ici 2035. Par ailleurs, le projet de loi International Maritime Pollution Accountability Act, qui repose sur le principe du « pollueur-payeur », vise à lutter contre la pollution causée par les grands cargos et les pétroliers en imposant une taxe sur les gaz à effet de serre et autres polluants atmosphériques dangereux émis par ces navires. Cette taxe s’élèverait à 150 dollars par tonne émise pour les navires à destination des États-Unis. Les recettes générées seraient utilisées pour financer des navires et des équipements portuaires plus propres.

À Demak (Indonésie), sur la côte nord de Java, le programme « Building with Nature » lutte contre l’affaissement des sols, l’érosion côtière et la montée des eaux, aggravés par la déforestation des mangroves au profit de l’aquaculture industrielle. Le projet repose sur des structures marines perméables qui favorisent la sédimentation naturelle et la régénération des mangroves. Mis en œuvre par un large consortium indonésien (ministères, collectivités, universités, ONG), en partenariat avec l’IHE Delft et la TU Delft, il est financé par le Fonds pour l’Eau Durable (Sustainable Water Fund).  Le reboisement des mangroves a depuis considérablement profité aux communautés locales: les revenus des pêcheurs ont triplé. Des groupes communautaires soutiennent désormais ces efforts, tandis que les écoles sensibilisent les enfants, assurant un soutien à long terme à la résilience côtière et à l’éducation environnementale.

L’Autorité portuaire du Kenya a dévoilé au début du mois le nouveau port de pêche de Shimoni, construit pour un coût de 2,6 milliards de shillings kenyans (environ 18 millions de dollars américains). L’installation comprend une nouvelle jetée ainsi que des postes à quai, permettant au port d’accueillir deux navires simultanément. Le site est également équipé d’une usine de transformation des produits de la mer et d’un système moderne de gestion des eaux usées. Ce nouveau port devrait contribuer au développement du comté de Kwale. Situé à proximité du port maritime de Mombasa, il devrait relier la région aux marchés internationaux et favoriser la croissance de l’économie bleue régionale.