Les récents évènements climatiques ont révélé l’urgence de renforcer la résilience des infrastructures portuaires face à ces aléas. Le port de Holyhead (UK), important point de passage entre le pays de Galles et Dublin, a par exemple été gravement endommagé par la tempête Darragh. À Lake Tanganyika, les niveaux d’eau qui s’élèvent perturbent les ports de Kigoma (Tanzanie), Kabwe (Zambie) et Kasanga (Tanzanie), menaçant les échanges commerciaux. En Amérique du Sud, les vagues géantes frappant les côtes du Pérou et de l’Équateur ont engendré la fermeture de plusieurs ports. En réponse à ces défis climatiques, l’initiative « Port of Tomorrow » du port de Holyhead vise à renforcer la résilience des ports par des technologies avancées, comme l’IA pour la maintenance prédictive et l’automatisation.

L’autorité portuaire de San Antonio (Chili) s’est rapprochée d’organisations qui travaillent pour l’accès à l’eau potables dans les communautés rurales. Le port va proposer une aide financière et technique pour différents points clés comme l’achat de matériel nécessaire au raccordement des tuyaux ou à la sécurité des infrastructures pour garantir l’approvisionnement en eau, même en cas de perturbation du réseau. En plus de résoudre les problèmes techniques, cet accord de coopération a pour but de rendre visible le travail des organisations qui œuvrent sur ce sujet crucial. Lors d’un évènement fin décembre, le port a également présenté les résultats de sa politique de responsabilité sociale. En 2024, 6 accords de coopération avec des organisations et syndicats ont ainsi été signés et de nombreux évènements ouverts au grand public ont été organisés. Le port compte poursuivre ses efforts en 2025.

Le Port de Bilbao (Espagne) a contracté fin 2024 un prêt de 80 millions d’euros pour financer la 2^ème phase de son projet d’expansion portuaire ainsi que la mise en place d’une infrastructure de production d’énergie à partir de sources renouvelables incluant la modernisation du réseau électrique terrestre. En Italie, l’autorité du système portuaire de Ligurie orientale a signé un contrat d’investissement de 57 millions d’euros pour financer le programme d’électrification des ports de La Spezia et de Marina di Carrara. Sont notamment prévus la construction d’un équipement énergétique à haute tension, l’électrification du nouveau quai de croisière et le remplacement des groupes électrogènes existants par des générateurs à hydrogène. La nouvelle infrastructure sera en partie financée par le PNRR – Piano Nazionale di Ripresa e Resilienza.

Le port de Volos (Grèce) investit dans le photovoltaïque dans l’objectif de couvrir 100% de ses besoins en électricité d’ici à l’été 2025. Le projet, qui s’élève à 2 millions d’euros, prévoit l’installation de systèmes photovoltaïques pour l’autoproduction d’énergie, le comptage net et le comptage net virtuel de l’énergie. Les universités de Port Saïd (Égypte) et de Strathclyde (Royaume-Uni) mettent à l’essai un système combinant stockage à air comprimé et solaire flottant dans le cadre d’une nouvelle stratégie de gestion de l’énergie. La plateforme pilote d’une puissance de 5 kW est équipée de panneaux photovoltaïques semi-submersibles refroidis naturellement par l’eau. Le dispositif, capable de suivre automatiquement la trajectoire du soleil, peut aussi ajuster le tirant d’eau de la plateforme ainsi que l’angle d’inclinaison des modules.

La Ville de New York (États-Unis) a présenté un projet de loi pour la réalisation d’une étude qui évaluerait la possibilité de décarboner totalement les opérations portuaires à l’horizon 2040. L’étude porterait sur l’ensemble des activités portuaires (transport, maintenance, opérations de chargement et de déchargement, navires de haute mer, équipements de manutention, camions et locomotives) et serait à livrer dans un délai de 12 mois après promulgation de la loi. Le Brooklyn-Port Authority Marine Terminal, le South Brooklyn Marine Terminal, le terminal conteneurs de Red Hook, le terminal croisière de Manhattan, le terminal de Hunts Point et l’Atlantic Basin de Brooklyn sont exploités par la Ville de New York. L’étude de faisabilité permettrait d’évaluer dans quelle mesure les ports sont prêts à s’engager dans la transition vers la neutralité carbone et leur capacité à y parvenir avant 2040. Elle vise aussi à identifier les obstacles et à estimer les investissements nécessaires.