Deux événements ont attiré l’attention sur le transport maritime de bétail : d’abord, la disparition tragique de 43 marins et 6000 vaches dans le naufrage d’un navire au large du Japon et ensuite le blocage du canal de Suez, avec des milliers d’animaux coincés dans les cales par plus de 30°c. Une récente note de l’ISEMAR pointe le manque d’entretien des navires bétaillères ainsi que les conditions d’arrivée au port. En effet, peu de responsabilités incombent aux autorités portuaires en cette matière. Il n’y a pas de référent « bien-être animal » dans la plupart des ports. Des externalités négatives peuvent être générées pour les riverains, comme à Las Palmas (Espagne), lorsque des bétaillères ont provoqué de fortes nuisances olfactives poussées vers la ville par les vents. Sans parler du fait que la convention MARPOL (annexe V) donne une dérogation afin de jeter les carcasses à la mer. Des riverains retrouvent parfois des cadavres d’animaux sur les plages d’Espagne ou d’Italie. Cette macabre réalité doit tous nous questionner.

Les acteurs Villes Ports, comme le Port d’Algésiras (APBA) en Espagne, soutiennent résolument l’innovation et les nouvelles technologies par différentes initiatives comme, par exemple, les concours d’idées. La troisième édition de la « Travesía de la Innovación – Parcours de l’innovation » invite l’ensemble de l’écosystème portuaire à participer au Data Driven Innovation Challenge afin de trouver de nouvelles façons de valoriser l’utilisation des données. Dans le même temps, la période de candidature au prix de l’innovation TomorrowPorts consacré à la collaboration au sein des écosystèmes portuaires et organisé dans le cadre du projet européen SPEED (European Smart Ports Ecosystem Development) a été prolongée. Au cours des derniers mois, l’AIVP s’est impliquée dans le projet SPEED, à l’origine de la mise en place du Smart Port Barometer, un baromètre destiné à mesurer la maturité de chaque port ayant entrepris une démarche « smart port » et à réaliser une analyse comparative sur leur état d’avancement. Les écosystèmes d’innovation dans les villes portuaires seront l’un des grands thèmes des prochaines manifestations organisées par l’AIVP à Bruxelles. Soyez au rendez-vous !

Les acteurs Ville Port cherchent de plus en plus à développer le capital humain, en témoigne le programme de stage mis en place par la Fondation Puerto y Ría de Bilbao (Espagne) qui permet aux jeunes de moins de 30 ans des villes riveraines de postuler pour un stage au sein de l’autorité portuaire. Un autre exemple est donné par Oslo (Norvège), où le port collabore avec la société d’ingénierie COWI dans le cadre du programme COWI Try. Pendant 7 semaines, 11 étudiants se sont interrogés sur l’avenir de Filipstad, le changement climatique et le rôle de l’eau. Il est aussi indispensable de s’assurer de la coopération des acteurs locaux. C’est ce que fait l’autorité portuaire de San Pedro (Côte d’Ivoire) qui s’est associée à la Journée régionale du mérite et de l’excellence (JRMEX) dans le but de promouvoir l’excellence professionnelle et éducative. L’éducation est indispensable pour réussir sa carrière professionnelle. Et c’est avec satisfaction que l’on voit les programmes de formation aux métiers maritimes se multiplier dans le monde entier, comprenant notamment des bourses d’études, comme à Hamilton (Canada) ou Los Angeles, ou bien des actions de sensibilisation, comme à New York (USA).

Le masterplan pour « Modern Wharf » vient d’être validé. Il concerne un ancien site industrialo-portuaire de 2,4 hectares. Un ancien entrepôt sera réutilisé pour accueillir des petites entreprises et des industries de la création, permettant ainsi de valoriser le passé industriel des lieux. 1500 logements, dont 35% abordables, seront répartis dans douze immeubles et des commerces sont également programmés. L’un des axes forts du projet est l’accès au fleuve et un parc public de 1,6 ha au bord de la Tamise sera créé. Le projet devrait générer 700 emplois permanents.

Le Port de Valence va lancer les travaux pour la rénovation de l’ancien chantier naval qui doit accueillir son nouveau terminal passagers. Certains éléments de cet ancien chantier seront conservés pour leur valeur patrimoniale. Le terminal passagers se veut un modèle en termes d’environnement et de durabilité. Le projet multiplie les solutions pour y parvenir : autonomie énergétique, panneaux photovoltaïques, courant de quai, recyclage des déchets du terminal et des navires dans une usine de biométhane construite à cet effet, etc. Le bâtiment accueillera également un Centre d’innovation et d’éco-efficacité ainsi qu’un centre de formation de la Baleària Business School. Un projet qui favorise l’intégration de l’activité croisière au sein de la ville. Un enjeu essentiel pour nos villes portuaires dont nous aurons l’occasion de discuter lors de nos prochaines journées AIVP à Bruxelles les 25 et 26 novembre prochain.