Marioupol est l’un des principaux ports sur la Mer d’Azov et le quatrième port d’Ukraine. Alors qu’elle doit affronter les conséquences économiques de la crise du Covid-19, la ville agit pour soutenir l’économie locale. Mais pas n’importe comment : les projets culturels et le développement durable sont au cœur des plans de relance élaborés par Marioupol.
La Ville de Marioupol est membre actif de l’AIVP depuis 2019.
Le Covid stoppe l’activité portuaire…
AIVP – Marioupol constitue le principal port sur la mer d’Azov, et est la porte d’entrée de l’Ukraine orientale. Comment le Covid-19 affecte-t-il votre ville, notamment sur les plans logistique et économique ?
Vadym Boychenko, maire de Marioupol – Le trafic de marchandises via le port a diminué, en raison du confinement en Europe et en particulier en Italie. Une large proportion des exportations étant destinées aux ports italiens, cela a entraîné l’arrêt de la production. Dans un avenir proche, nous nous attendons à la levée du confinement en Europe et à une augmentation du trafic de marchandises dans le port de Marioupol.
…mais les projets continuent !
AIVP – Le confinement a bouleversé nos interactions et nous empêche d’organiser des rassemblements et des événements, du moins à court terme. Mais Marioupol avait des projets en ligne tels que “Port of Cultures”, une concertation publique liée à un futur centre socio-culturel. Cet exemple montre qu’il est possible de conserver le lien avec les citoyens malgré la pandémie de Covid19. Pourriez-vous nous donner plus de détails sur cette initiative et nous expliquer comment vous êtes parvenus à maintenir l’accès à la culture Ville Port ?
Vadym Boychenko, maire de Marioupol – “Port of Cultures” est un projet important pour nous, qui consiste à créer un centre socio-culturel, avec une approche narrative et innovante de l’identité de notre ville. De plus, il s’agit d’un projet unique dans tout le pays.
Actuellement, les idées issues du concours architectural international pour la création du centre et de ses environs sont en train d’être synthétisées. Au total, 49 projets émanant d’équipes d’architectes et d’auteurs individuels ont été reçus pour participer au concours, en provenance de 21 pays du monde. Les habitants de Marioupol ont également pris part à l’évaluation des projets et sont devenus le cinquième membre du jury. La réalisation de toutes les étapes du concours d’architecture a été rendue possible malgré le confinement grâce au site web du projet et grâce à la mise en ligne intégrale de toutes les démarches. Ainsi, tous les projets envoyés ont été numérisés et mis à la disposition du public sur le site web de Port of Cultures, sur lequel les citoyens avaient simplement à remplir un formulaire pour exprimer leur vote.
De manière générale, le projet implique non seulement la création à Marioupol d’un centre socio-culturel moderne, mais aussi son activité ultérieure sous diverses formes. Grâce à ses programmes éducatifs et de sensibilisation du public, le centre renseignera les citoyens et les touristes de la ville sur le patrimoine culturel et sur le passé de la ville. L’activité scientifique en matière de recherche historique contribuera au rayonnement des valeurs culturelles et patrimoniales de la ville de Marioupol et de la mer d’Azov. La coopération active avec la communauté internationale, le rapprochement culturel et scientifique en Europe et dans le monde aideront à la réalisation de l’un des principaux objectifs du projet, qui est la promotion des atouts culturels de Marioupol dans l’environnement extérieur.
L’équipe du projet mène déjà une campagne de communication active visant à mettre en lumière le projet lui-même et à faire connaître l’histoire, la culture et la façon de vivre de Marioupol, en révélant son caractère unique et son identité. Dans les conditions actuelles, les principales activités du projet sont réalisées par le biais des réseaux sociaux tels que Facebook et du site web officiel du projet (port-of-cultures.com/).
Appel à l’aide internationale
AIVP – Etant l’une des principales villes industrielles d’Ukraine, il ne fait pas de doute que Marioupol sera au cœur des prochains plans de relance économique. Cependant, les villes portuaires doivent continuer à faire face au problème du changement climatique, qui est l’un des principaux défis post-Covid19 auxquels elles sont confrontées. Quelles sont vos idées pour concilier les objectifs de relance économique et de développement durable ?
Vadym Boychenko, Maire de Marioupol – L’un des principaux enjeux pour Marioupol est le développement durable. Un accord a déjà été signé entre la BERD, Mariupol et les sociétés de travaux publics locales. Un volet environnemental est inclus dans la stratégie de développement de Marioupol jusqu’en 2025 (qui est actuellement en cours de préparation) et fait partie des objectifs prioritaires. Un certain nombre de projets axés sur le développement durable sont en cours d’élaboration à Marioupol. Un des exemples est la réhabilitation des quais de la ville, mais malheureusement la ville de Mariupol n’est pas à même de mettre en œuvre de tels projets de manière autonome sans une aide financière internationale et un soutien technique.