L’Espagne a été l’un des pays les plus touchés par le COVID 19 en Europe. La quarantaine stricte imposée par le gouvernement a limité la plupart des activités économiques et restreint la mobilité des personnes. Entre-temps, au cours des dernières semaines, les ports ont continué à fonctionner comme une infrastructure essentielle pour réduire les effets de la pandémie. Dans cet article, le président de Puertos del Estado explique les principales politiques et actions économiques, juridiques et sécuritaires prises pour faire face aux conséquences de la crise COVID 19.
Depuis le début de l’état d’alerte proclamé par le gouvernement espagnol le 14 mars dernier, Puertos del Estado (organisme d’État en charge de la gestion des ports), les autorités portuaires et l’ensemble de la communauté portuaire poursuivent leurs activités. En coordination avec le ministère des Transports, de la mobilité et de la politique urbaine (MITMA) et d’autres organismes sous sa tutelle tels que la Direction générale de la marine marchande, les ministères de la Santé, de la consommation et du bien-être social, de l’Intérieur, et de l’Économie et des finances, le système portuaire espagnol a progressivement mis en place les mesures et les protocoles établis afin de pallier les effets de la pandémie de Covid-19.
Dans un premier temps, et même préalablement à l’instauration de l’état d’alerte, des mesures ont été adoptées pour limiter les déplacements des personnes (interdisant la circulation des navires de passagers, sauf exception autorisée par les autorités compétentes), et des dispositifs ont été mis en place pour garantir la protection des travailleurs portuaires qui se devaient d’être présents (police portuaire, lamaneurs, pilotes, dockers…) afin d’assurer le transport des marchandises et l’approvisionnement de la population, service considéré comme essentiel. À cet égard, Puertos del Estado, outre l’élaboration et la diffusion de protocoles et guides de bonnes pratiques relatifs aux mesures de prévention applicables aux personnels et la désinfection des infrastructures, a été chargé par le MITMA d’acquérir 8 millions de masques de protection, lesquels ont été, pour la plupart, distribués, au personnel des secteurs portuaire et du transport en général. De la même manière, un nombre maximum d’employés de Puertos del Estado et des autorités portuaires ont été placés en télétravail, dans le respect le plus strict du confinement imposé par le gouvernement. La mise en œuvre de ces mesures s’est traduite par un faible taux de contamination : à la mi-avril, seulement 18 cas de personnes infectées et 29 cas probables avaient été recensés parmi le personnel portuaire.
Dans le domaine économique, Puertos del Estado a préparé un document recensant les mesures de soutien aux entreprises du secteur maritime et portuaire, lequel a été approuvé par le Conseil des ministres du gouvernement espagnol le 21 avril dernier par décret royal portant mesures urgentes complémentaires pour l’économie et l’emploi. Ces mesures visent à augmenter la compétitivité du secteur portuaire en agissant sur l’économie et l’emploi en vue de soutenir le système de production.
Ces mesures auront des répercussions positives sur les entreprises débitrices à l’égard de l’autorité portuaire (trafic minimum, droits d’occupation, redevances sur les activités, les navires et les passagers, droits de port non acquittés, etc.). Cette proposition va représenter pour les entreprises une économie pouvant excéder cent millions d’euros pour l’année en cours, ainsi qu’un apport de liquidité sous la forme de reports de paiement qui s’élèvera à 250 millions.
Les autorités portuaires disposeront d’un certain degré d’autonomie pour modifier, en motivant leur décision, les taux appliqués conformément au décret-loi dont la vocation est d’accorder davantage de souplesse : Puertos del Estado n’aura plus à être consulté et il sera tenu compte de chaque situation spécifique.