La COP27 s’est achevée le 20 novembre dernier, à l’issue de longues délibérations. L’événement, qui s’est déroulé à Sharm El Sheikh (Égypte), a conduit à la création du premier fonds de réponse aux « pertes et dommages » ainsi qu’à d’autres décisions qui auront un impact sur les villes et les ports. Le shipping, qui représente environ 80% des échanges mondiaux et constitue l’épine dorsale de la chaîne logistique mondiale, était au cœur de nombreux débats.

Suite à la COP26 et à la déclaration de Clydebank, le Green Shipping avait déjà gagné du terrain grâce à la création de corridors verts. De nombreuses initiatives prises au cours de la présente COP vont avoir un impact significatif sur la décarbonation du secteur maritime :

Le Green Shipping Challenge

L’envoyé américain pour le climat, John Kerry, et le premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, ont lancé une plateforme où seront pris 40 engagements destinés à accélérer la décarbonation des navires. Le Challenge a pour but d’encourager les pays, les ports et les compagnies maritimes à aligner le secteur sur l’objectif visant à maintenir le réchauffement climatique mondial en dessous de 1,5°.

L’initiative « Clean Energy Marine Hub » (CEM-Hubs)

L’initiative CEM-Hubs, coordonnée par la Chambre Internationale de la Marine Marchande (ICS) et d’autres organisations internationales, vise à accélérer la production, l’exportation et l’importation de carburants à faible émission de carbone à l’échelle mondiale.

Une déclaration commune sur l’hydrogène vert et le transport maritime vert

Cette déclaration engage les parties signataires à adopter des carburants verts à base d’hydrogène d’ici à 2030 afin de rester sur la voie de la décarbonation complète d’ici à 2050. En réunissant fournisseurs et consommateurs, cette déclaration vise à instaurer la confiance dans le déploiement à grande échelle de carburants à faibles émissions afin de dégager des économies de coûts et réduire les risques d’investissement.

Un groupe de travail pour une transition équitable dans le secteur maritime

Ce plan d’action en 10 points garantit aux professionnels de la mer une transition équitable vers l’usage de carburants alternatifs. Il recommande le renforcement des normes mondiales de formation, une approche privilégiant la santé et la sécurité et la création d’un conseil national consultatif sur les compétences maritimes.

Durant la COP27, ont également été abordés le thème de l’économie bleue ainsi que d’autres objectifs figurant à l’Agenda 2030 de l’AIVP. Les nations participantes ont convenu de créer un fonds de réponse aux « pertes et dommages » afin d’apporter une aide financière aux pays en développement qui subissent des tempêtes, des inondations, des sécheresses et des feux de forêt liés au climat. À plus petite échelle, l’initiative Résilience urbaine durable pour la prochaine génération (SURGe) a été lancée en partenariat avec ONU-Habitat et l’ICLEI. Elle réunira des ministres et des maires pour aborder les principaux défis que devront relever les villes afin de parvenir à des systèmes urbains résilients. Le programme d’action pour l’adaptation de Sharm-El-Sheikh a également été lancé. Il comprend 30 résultats d’adaptation requis pour combler le déficit d’adaptation et accroître la résilience des communautés les plus vulnérables au changement climatique d’ici à 2030. Resilient Cities Network a organisé une session pour discuter de l’adaptation au climat des villes côtières sur la base de son rapport “Blue-Tinted White Paper, Investment Protocol” avec des partenaires, ICLEI Africa, Ocean & Climate Platform, United Nations ClimateChampions. L’AIVP a apporté sa contribution sur les relations entre villes portuaires. Les acteurs de l’économie bleue ont un rôle essentiel à jouer pour renforcer l’adaptation au climat et la résilience dans les régions côtières tout en garantissant des revenus durables et la sécurité alimentaire au niveau régional.

Bruno Delsalle, directeur général de l’AIVP, intervenant lors d’une session intitulée « Cities going blue: Localising action for climate-proof blue economies » au pavillon virtuel de l’OCDE, a souligné l’importance du dialogue intersectoriel et interacteurs pour parvenir à une économie bleue durable.